Deux semaines plus tard, la grippe est enfin partie. Elle est partie avec Barnier. Elle a été censurée. Elle a démissionnée. Je crois. Pendant ce temps, j’ai continué à travailler. Je suis allé porter la parole de L’Empire n’a jamais pris fin (les deux : le programme pour Blast et le livre chez Florent Massot) avec ma petite trompette et mon tambour de fer. J’ai donné une interviou fleuve, c’est le mot, je crois, à Peio Cachenaut pour son émission Tuxmata, pour la chaîne basque Xibero Kobota. Avec Peio Cachenaut, on fait toujours des intervious fleuves. Deux heures, trois heures. Mais celle-là, que j’ai faite alors que je sortais difficilement de cette grippe, je pensais qu’elle serait un peu plus courte que les autres. Plus proche d’une heure que de deux. Elle en fait quatre.
C’est ici :
https://www.sanctuary.fr/article/43190/
Ou ici :
https://xiberokobotza.org/images/audio/241126tumatxa.mp3
Et il y a eu trois articles sur L’Empire n’a jamais pris fin cette quinzaine. Trois articles beaux et émouvants.
Un article de Charlotte Meyer dans Combat : “L’Histoire par les poètes de l’action”. Citation de Charlotte Meyer : “Si vous cherchez des lectures dont on ressort moins bêtes et avec l’envie de changer le monde, rajoutez immédiatement celui-ci à votre liste.”
https://combatlemedia.com/2024/11/30/pacome-thiellement-lhistoire-par-les-poetes-de-laction/
Un article de Christian Killian dans Le Suricate : “Les luttes écarlates”. Citation de Christian Killian : “Le lien d’oubli a duré trop longtemps ; il est donc temps, avec Pacôme et à sa suite, d’oser lire l’Histoire comme si elle avait été écrite pour chacun⸱e d’entre nous, et de nous la réapproprier.”
https://www.lesuricate.org/lempire-na-jamais-pris-fin-les-luttes-ecarlates/
Un article d’Evangéline B. dans Evanances Littéraires. Citation d’Evangéline B : “La démarche de Pacôme Thiellement s'inscrit dans ce phénomène de recherche de vérité, de déconstruction du roman national, d'une libération des vieux diktats pour enfin revenir aux fondamentaux que tout citoyen ou être humain, n'aurait jamais dû oublier.”
https://www.evananceslitteraires.com/projects/l'empire-n'a-jamais-pris-fin
Voilà, voilà. Merci, merci, merci. Et je ne peux que répéter : la série L’Empire n’a jamais pris fin étant gratuite, et toute cette économie étant fragile, si vous voulez qu’elle continue, faites quelque chose : abonnez-vous à Blast, faites des dons à Blast et achetez le livre à Florent Massot. Le livre L’Empire n’a jamais pris fin, éditions Florent Massot et Blast, en vente dans toutes les bonnes librairies. Les bonnes mais pas les autres. Les autres, c’est pas même la peine d’y fiche les pieds. Les autres, on fait mine de pas les avoir vues quand on passe devant.
Et sinon ? Sinon cette semaine, j’ai lu le dernier livre de Jackie Berroyer, Presque mort à Venise, aux éditions Le Dilettante. En vente dans toutes les bonnes librairies. Totalement génial, mais alors totalement. Citation de Berroyer : “Certains auteurs vont font du Venise comme si vous y étiez, moi ce sera plutôt, Venise comme si moi-même je n’y étais pas.”
Un moment, Berroyer cite Bootsy Collins à qui on lui demande s’il se souvient de la première fois qu’il a entendu James Brown. Répnse de Bootsy Collins : “C’est toujours la première fois que j’écoute James Brown.” Magnifique. Et étonnant parce que c’est une formule à la Berroyer, pourtant elle est bien de Bootsy Collins. Berroyer a cet esprit, absolument enchanteur, dans tous ses livres, des renversements de propositions, des remarques concrètes sur des sujets abstraits, et des observations qui transforment la scène. Citation de Berroyer : “Il y a cette idée qu’en mourant on revoit toute notre vie en accéléré. Les êtres qui meurent à la naissance revoient-ils en accéléré leu vie intra-utérine ?”
C’est ce que Gébé appelait le “pas de côté” et qu’il distinguait du progressisme et de la réaction. Ni en avant ni en arrière, à côté. Parce que Berroyer vient de Hara-Kiri. Et Hara-Kiri n’était pas uniquement le rire “coup de poing dans la gueule”, comme disait Cavanna, ou l’humour “bête et méchant”. C’était aussi le développement d’une manière de voir et de penser les choses autrement, dont Gébé est le génie dessinateur, mais qui est aussi présent dans les textes des grands écrivains hara-kiriesque : Cavanna, Delfeil de Ton et Berroyer. Ou dans les fiches bricolage du professeur Choron.
Et voici Presque mort à Venise. Berroyer a inventé cette manière de faire des livres, en utilisant d’anciens articles et en les accompagnant d’une sorte de commentaire qui double le livre et lui ajoute énormément de saveur. Vous avez deux Berroyer pour le prix d’un. Celui d’hier et celui d’aujourd’hui. Vous avez même deux livres en un : le livre, et le livre du livre. Comme un commentaire DVD du réalisateur sur un film, mais qui serait aussi passionnant que le son du film, et qui finirait par faire partie de son film. Dans Presque mort à Venise, on retrouve les récits de voyage de Berroyer, qui datent des années 1980, mais interrompus et commentés par le Berroyer des années 2020. Les voyages sont déjà très drôles. Les commentaires le sont encore plus. Plus drôle que Berroyer, tu meurs. Je dirais même plus : tu presque meurs.
https://www.ledilettante.com/product/presque-mort-a-venise/
Sur la YouTuberie, je suis tombé sur cette vidéo émouvante du cher Jean-Pierre Dionnet, pour Kombini, qui raconte l’histoire de Métal Hurlant. C’est toujours formidable d’écouter Jean-Pierre Dionnet, mais alors l’écouter parler de Métal Hurlant, c’est mieux que formidable. C’est au-delà. Et c’est ici :
https://www.youtube.com/watch?v=mkOwYOvIWdw
Dans le nouveau Métal Hurlant, Jean-Pierre Dionnet est “ange tutélaire”. “Ange tutélaire”, c’était déjà la fonction que Delfeil de Ton avait attribuée à Cavanna dans Charlie Mensuel (il l’avait même, je crois bien, inventée). Il y a quelque chose de somptueusement byzantin dans l’histoire de la presse française. C’est une histoire d’anges.
Dans la dernière niouzeletteur, je vous avais parlé de Télé chez les Fadas, l’exposition d’Olivia Clavel à Actualités, 15 rue Gay-Lussac 75005 Paris. Si vous n’y êtes pas encore allé, vous pouvez le faire, l’exposition est encore en cours. Et elle vaut sacrément le détour :
https://www.librairie-actualites.fr/Expositions
Le dimanche 15 décembre, à L’Archipel, Nadia Genet montrera son très beau film Aimer la vie, son documentaire consacré à la militante libertaire nonagénaire Hellyette Bess. Si vous traînez à Ménilmontant, vous avez forcément rencontré Hellyette Bess, ne serait-ce que par hasard. Que vous la connaissiez ou non, si vous regardez ce film, quand vous regarderez ce film, non seulement vous l’aimerez, elle, l’héroïne du film, et vous aimerez Nadia Genet, la réalisatrice du film, mais surtout vous aimerez encore plus la vie. Le sujet du film. A quoi sert un livre, un film ou un engagement politique, si ce n’est pas pour trouver de nouvelles raisons d’aimer la vie ? Adoncques : Aimer la vie de Nadia Genet, dimanche 15 décembre à 17h à L’Archipel, 17 boulevard de Strasbourg 75010 Paris. Réservez ici :
https://www.larchipelcinema.com/evenement/2170256-dimanche-15-d-cembre-17h-seance-speciale-aimer-la-vie-de-nadia-genet
Nadia Genet a récemment fait un podcast avec son amie Pauline sur la lutte du Club Lepic Abbesses Pétanque, un club de pétanque montmartrois historique, injustement délogé sur ordre de la préfecture, contraint de céder son terrain à l’hôtel voisin, constitué en ZAD en pleins J.O. de cet été… C’est une incroyable histoire, magnifiquement relatée et documentée dans ce podcast, Les Vrais Olympiques. Et puis c’est une histoire de mares. Ce qui me fait penser à un des plus étranges et beaux passages des Jours et les Nuits d’Alfred Jarry : “Et il y avait au pied de l’escalier, sur une route droite, des fosses avec des mares et des grenouilles bleues, et Sengle aimait beaucoup les mares, parce qu’on ne sait jamais les bêtes qu’on y trouvera, ni même, avec le tarissement solaire, si l’on retrouvera des mares ou les mêmes mares, et on croit toujours les avoir rêvées.” Les Vrais Olympiques donc sont à écouter ici :
https://www.youtube.com/watch?v=kO7PSHvfygM
Et à L’Archipel, on va évidemment montrer le nouvel épisode de L’Empire n’a jamais pris fin en avant-première. Evidemment. Ce sera le vendredi 20 décembre au soir. Ce sera sur la Fronde, un de mes moments préférés de l’Histoire de France. Et un des plus drôles. Il est drôle à en rouler par terre, mais aussi un peu triste quand même. Parce que la Fronde, non seulement était justifiée et pouvait nous éviter un siècle et demi d’enfer à venir (Louis Quatorze, Quinze, Seize), mais elle avait toutes les raisons de réussir, et elle a quand même échoué. Et cet échec est très riche d’enseignements et la Fronde encore pleine de vie à venir pour les siècles qui suivent et surtout pour aujourd’hui.
Cette avant-première de l’épisode de L’Empire sur la Fronde, le vendredi 20 au soir, ce sera un peu notre petit Noël. Attendez-vous à recevoir, via Blast ou L’Archipel, des informations pour vous inscrire. Parce que la prochaine niouzeletteur sortira après, mais que L’Empire n’attend pas. Bon dimanche, les amis. Au 20.